Arley, Catherine M. Pernot, Pierrette

Auteur

Né le 20/12/1924 en FRANCE

Décédé le 01/01/1990

À la fin de ses études secondaires classiques, Catherine Arley entre au Conservatoire national supérieur d'art dramatique. Elle jouera dans des pièces de boulevard et dans quelques films, participera à la création française du Fleuve étincelant de Tennessee Williams. Elle renonce à sa carrière de comédienne après son mariage et au moment où son premier roman, Tu vas mourir, paraît en 1953 chez Denoël dans la collection “Oscar” dirigée par Marcel Duhamel. Malgré cet accueil encourageant, son second roman, La Femme de paille, une histoire d’escroquerie à l’adoption, est refusé par tous les éditeurs français à qui elle le propose. Elle se tourne alors vers l’étranger. Publié en Suisse en 1954, puis traduit dans vingt-quatre pays, son roman se voit adapté au cinéma par Basil Dearden avec Gina Lollobrigida et Sean Connery. La renommée internationale qu’elle acquiert ne lui permet pas plus facilement de trouver un éditeur en France. De 1962 à 1972, elle ne publie que trois romans : Le Talion (1962), Les Beaux Messieurs font comme ça (1968) qui lui vaut le Prix international du suspense, et Les Valets d’épée (1968). Ce n’est qu’en 1972 qu’elle réussit à être éditée en France : Pierre Genève lance la collection « Suspense » chez Eurédif et il en fait son auteur vedette. C’est la période faste de Arley qui publie, entre autres, Duel au premier sang (1973, porté à l’écran par Sergio Gobbi sous le titre Blondy), Les Armures de sable (1976) et À tête reposée (1976), récit d’un drame vécu à travers le père d’un condamné à mort, écrit avec beaucoup de sobriété et qui obtient le Prix du Suspense français 1979. En 1980, Eurédif arrête sa collection policière. Catherine Arley émigre vers Le Masque qui publie simultanément des inédits et des rééditions pendant deux ans. Son roman À cloche-cœur reçoit le prix du Roman d'aventures en 1981. Le Fleuve noir publiera, en 1990, En 5 sets ; mais ses derniers romans paraîtront directement en traduction japonaise où ils seront aussitôt adaptés pour la télévision. Catherine Arley a également tiré une pièce de théâtre de La Femme de paille qui sera programmée à la télévision en 1976. Georges Rieben a souligné chez cette « avocate du Diable », « son goût pour le drame romantique, sa connaissance de l’humain prisonnier de ses petites misères, soumis à son destin »[1]. Dans ses romans, Catherine Arley déploie un grand sens du suspense, n’hésitant pas à ajouter des pointes de cruauté et des touches d’humour. Avec sa carrière internationale, Catherine Arley aura vendu plus de deux millions d’ouvrages entre Collins, son éditeur anglais et Random House, son éditeur américain. Décédée dans l’indifférence générale, elle restera malgré tout comme l’un des auteurs phares des années 70/80, ayant su se forger une place à part dans la littérature policière d’expression française par ses histoires anti-conformistes et immorales. Catherine Arley a souffert du manque d’audace des éditeurs français qui privilégiaient le roman noir et le néo-polar à son époque.

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